Une discussion s'impose {Christinna Mckinley

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Faire l'amour est un acte symbolique. Normalement. Pour certaines personnes. Comme moi. Et il s'avère que j'ai commis cet acte avec ma demi-soeur, Christinna Mckinley. Pourtant on se déteste, on se hait carrément. Oui, mais comme on dit « entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas » et nous avions très bien franchi ce pas. Depuis cette nuit passée avec elle, je ne fais que penser à elle. Je voudrais lui parler, mais elle m'évite complètement. Nous travaillons dans le même hôpital mais pas dans le même service. Donc c'est difficile de lui parler, malheureusement. Pourtant il le faut, absoluement. Je crois que le dicton a été inventé pour nous. En tout cas, pour moi, car j'étais passé de l'indifférence à l'amour. Et vraiment, car je suis sérieux en amour et je l'aime véritablement. Elle, je pense qu'elle me hait toujours. J'ai toujours eu le don de l'énerver en la taquinant. Et puis, elle est en couple alors... Quelle idée ma mère a eu d'épouser son père. J'étais contre ce mariage mais ma mère a été si furieuse lorsque je lui ai fais part de ma pensée. Elle était profondément peinée et m'avait dit que si je n'étais pas capable d'accepter son bonheur, je n'avais qu'à ne pas venir au mariage. A cela, je lui avais répondu que je voulais son bonheur mais pas avec lui, pas avec le père de la pire garce qui existe. Enfin, ça, c'est ce que je pensais à l'époque. Ma mère n'avait pas du tout apprécié. Alors j'avais failli ne pas venir à son mariage. Finalement, nous avions discuté tranquillement, elle m'avait dit que Christinna n'était pas si méchante, et que au pire, je devrais l'ignorer. Ignorer Christinna? C'est mission impossible, elle était toujours fourrée n'importe où et surtout quand on ne voulait pas la voir. Enfin quand je ne voulais pas la voir. Alors mon plan était qu'elle me haïsse autant que moi je la haïssais, et ça avait plutôt bien marcher. Jusqu'à notre dernière dispute, puisque nous avons fini par une nuit très passionnée. Nuit que je ne regrettais en aucun cas car cela m'avait fait me rendre compte que j'étais tout simplement amoureux d'elle et que je m'étais toujours voilé la face.

Soit, j'avais décidé de prendre une bonne résolution, j'en avais d'ailleurs parlé à Calvin quand j'étais passé le voir. Et il était d'accord avec moi. Je décidai d'aller la voir et de l'obliger à m'écouter. Alors, aujourd'hui, qui était mon jour de repos et le sien aussi, je m'étais renseigné. J'allai la voir. J'étais amoureux d'elle et il fallait bien qu'elle admette qu'elle aussi n'était pas indifférente. Sinon, pourquoi elle prendrait tant de soin à m'éviter? Ou peut-être me détestait-elle à un point que rien que le fait de me voir la faisait vomir? Je savais qu'elle était casée mais elle le savait aussi lorsqu'elle avait fait l'amour avec moi. C'était autant sa faute que la mienne. Je n'avais de cesse de penser à elle. Ses longs cheveux blonds, son sourire franc, ses sourcils qui se fronçaient lorsque je l'énervais. Elle me manquait. Pourtant, la taquiner était devenu un passe-temps. Je la haïssais à un point que provoquer sa colère était un vrai plaisir. Oui, je sais, je suis cruel. Mais c'est comme ça, les filles et moi, ça fait deux. Je ne leur fait pas trop confiance en général. En fait, je ne fais pas confiance à grand monde à part à Calvin et Lucile. Peut-être Christinna mais ce n'était pas si sûr que pour les deux précédents.

Lors du trajet jusque chez elle, mes pensées se bousculaient. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir lui dire? Je n'en savais rien. J'allais devoir improviser, comme d'habitude. Je n'étais pas très doué pour les déclarations d'amour de surcroît alors je ne savais pas trop comment m'y prendre, comment me débrouiller. J'allais être ridicule mais tant pis, il était temps que l'on se parle. Pratiquemment un mois était passé depuis notre nuit passée ensemble. Un mois, c'est long, vraiment long. Un mois d'esquive de sa part et de recherche de contact pour ma part. Mais cette fois, c'était bon. Et sans que je m'en rende compte, j'étais arrivé. Je m'étais garé, mais j'étais incapable de sortir de ma voiture. Quel idiot je faisais n'empêche. Bon aller, je devais sortir. Seulement, au lieu de me diriger vers sa maison,enfin villa, je me dirigeai vers la plage. Instinctivement. Je m'assis puis regarda l'horizon. Sans vraiment voir quelque chose, j'avais les yeux perdus dans le vague, perdus dans l'eau, ou tout simplement dans mes pensées. Je restai là pendant je ne sais combien de temps, en tout cas, je n'étais pas encore prêt à me diriger vers la villa de la jeune femme. Une force m'y attirait mais une autre me repoussait. Une voix me disait de me bouger les fesses tandis qu'une autre me traitait de lâche et me disait de prendre mes jambes à mon cou le plus vite possible avant qu'il ne soit trop tard. D'un coup, une envie de fuir me prit. Une irrépressible envie de fuir. Mais avant de fuir, je voulais accomplir ce pour quoi j'étais venu. Plus tard, je partirai sans doute. La fuite était une bien meilleure solution parfois. Elle permettait de s'éclipser, parfois même sans que personne ne s'en aperçoive. Soit au bout de quelques instants, je le fis, je sortis de ma voiture. Et je réussis à me diriger lentement mais surement vers le pas de sa porte. Je frappai d'abord discrètement puis avec plus de détermination. Et voilà, personne ne répondit. Elle n'était peut-être pas là. Deux minutes. Trois minutes. Quatre, cinq,... dix minutes. Et j'étais toujours en train d'attendre. Sauf que j'avais décidé de m'assoir sur le banc, sur le côté. J'attendrai qu'elle rentre, c'était ma seule chance de lui parler. Alors j'attendis. Encore et toujours.

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Christinna fixait le plafond depuis un bon vingt minutes. C’était le temps exact qui c’était passé depuis que son copain avait quitté la maison. Encore la même nuit a mal dormir. Pareil comme les trente dernières qui commençait à lui bouffer son énergie et creuser des cernes sous ses yeux. La bonne nouvelle était que tout le monde pensait que c’était à cause de son travail prenant à l’hôpital. Malheureusement, ce n’était pas ça. Loin de là. Elle y pensait a chaque minute qui passait et elle ne pouvait se résoudre à oublier l’incident qui la rendait jour après jour en véritable machine a regret et remords. La nuit qu’elle avait passé dans les bras de son demi-frère était marqué en elle et l’a rendait de plus en plus mal a l’aise envers son copain. Elle soupira pour une dernière fois et quitta son lit. Chris’ s’étira longuement et se pressa jusqu’à sa salle de bain. Une fois sa routine matinale terminée, la jolie blondinette descendit à la cuisine pour se chercher un truc à manger.

La cuisine de la villa n’avait jamais servit avant l’arrivé de Chris’, sa mère tout le long de son habitation n’avait pas mit un seul pied dans cette pièce. Elle préférait commander au restaurant ou encore un traiteur et elle mangeait parfaitement bien. Parfois Christinna venait faire la cuisine bien que son éventail de repas n’était pas très glorieux. Elle connaissait ses bases et c’était tout. Chez son père, c’était le même traiteur qui préparait les soupers et les diner ne se passaient pas en famille. Elle fouilla dans les nombreuses armoires pratiquement tous vides. Elle préférait passer son temps libre a prendre du bon temps plutôt que faire l’épicerie. Quand elle y pensait, elle y passait après le travail et c’était assez rare. C’était son copain qui s’occupait de la tâche et devait y passer ce soir après son boulot. Elle mit la main sur une boite de céréale et la vida. Une fois son ventre plein, la belle retourna à l’étage prendre ses clefs et son sac pour quitter la maison. À tous les matins, elle allait chercher son cappuccino chez Starbuck, elle le faisait depuis qu’elle avait l’âge de quinze ans. C’était une habitude qui ne l’a quittait plus. Elle prit son temps pour revenir, elle passa voir les enfants à l’hôpital et elle passa une petite heure à se promener dans le centre-ville. Rien ne l’avait intéressé dans les magasins et elle c’était décidée à rentrer. Elle pourrait passer le reste de sa journée à la plage comme quand elle était adolescente. Elle ne l’avait pas fait depuis longtemps, elle avait même l’impression que c’était une éternité.

Proche de sa villa, elle aperçut une voiture garée. Elle fronça des sourcils et accéléra. Elle se stationna à sa place habituel puis fit le chemin jusqu’à l’entrée. Elle se figea quand elle vit la silhouette de son demi-frère sur e banc de la terrasse. Sa gorge se noua immédiatement, elle était consciente qu’elle n’avait plus les moyens de fuir. Elle n’aurait jamais le temps de courir jusqu’à sa voiture sans qu’il ne l’a rattrape et de toute façon, il pouvait rester là et elle devrait rentrer. Elle était coincée. Chris’ avança d’un pas et recula aussitôt. .Il ne semblait toujours pas l’avoir remarqué. Elle continua son manège à plusieurs reprises et finit par céder. Elle brisa la distance qui les séparait. Elle monta les trois marches menant à la terrasse en fixant un point imaginaire, elle refusait de le regarder en face. Elle regrettait tellement de s’être laisser aller cette nuit là, de ne pas avoir résisté à une tentation dangereuse qui l’avait habité ce soir là. Ils s’étaient encore une fois disputés et sans le comprendre, une attraction s’était jouée entre eux. Après quelque minute, elle avait reprit conscience, mais elle c’était tout de même laisser aller. Avec le recul, elle c’était senti plus mal que jamais. Elle n’avait surtout pas compris ce qui lui avait passé par la tête et comment elle allait pouvoir vivre avec son copain. Elle se détestait de lui mentir ainsi et de jouer ce jeu. Elle voulait passer à autre chose et complètement tout oublier. Seulement son cerveau refusait sa demande. Elle était hantée continuellement par cette soirée, ses remords, sa honte et surtout ses regrets.

Elle finit par relever la tête et croiser son regard. Elle passa son chemin et alla ouvrir la porte. Elle continua son chemin jusqu’au salon en laissant la porte ouverte derrière elle. Elle alla face a sa grande fenêtre, croisa les bras et fixa l’horizon. Elle se sentait incapable de l’affronter, mais elle devait cesser de fuir. Elle attendit qu’il lui parle. Pour la toute première fois, elle n’avait rien à dire.

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J'attendais toujours. Quel idiot! Je n'avais pas pensé à la sortie du matin de Chris', elle allait toujours chercher son cappuccino au Starbuck's, comme tous les matins. Tant pis pour moi, j'attendrais. J'étais toujours dans mes pensées. Qu'allais-je lui dire? Je n'en savais toujours rien. Une chose est sûre, c'est qu'elle devait encore plus me haïr qu'avant. Enfin je le pensais en tout cas. Et j'aurais bientôt la réponse. Quand elle reviendra. Mais elle tardait à revenir. En attendant, je revins sur la plage, m'assis de nouveau sur le sable. Que me prenait il de venir ici? Je me posais la question, et c'était tout à fait légitime. Si elle m'avait ignoré, cela signifiait bien qu'elle me haïssait, qu'elle regrettait. Et surtout, que celui qu'elle aimait était son petit-ami. Je ne savais même pas quel était son nom. Cependant, je m'en foutais. Il pourrait s'appeler le plus horrible, comme le plus beau des noms que ça me passerait au-dessus de la tête. Ce qui m'importait, c'était Christinna. Mais apparemment, ce n'était pas réciproque. Et je pouvais le comprendre. J'ai toujours tout fait pour qu'elle me déteste. Soit, j'étais sur la plage, l'air de la plage me revigorait quelque peu. Au bout de quelques minutes, je revins m'assoir sur le banc de la terrasse. Cela faisait à présent une heure que j'attendais. Heureusement qu'il faisait beau. De toute façon, il faisait toujours beau. Aussi beau que la nuit où elle et moi avons subi une attraction étrange. Etrange, oui. Nous étions en train de nous disputer, violemment. Et je ne sais pas ce qu'il m'avait pris, je me suis mis à l'embrasser. Et elle ne m'a pas repoussé, au contraire. Nos baisers s'amplifiaient. Au fur et à mesure. Nous étions en proie à une véritable passion. Pourtant, nous savions tous les deux que nous ne devions pas, elle était déjà en couple et nous étions demi-frère et demi-soeur. Autrement dit de la même famille même si nous n'avions pas le même sang. Depuis un mois, je tourne et retourne cette nuit dans ma tête. J'avoue que j'avais des remords mais aucun regrets. Je l'ai fait de mon plein gré et elle aussi. En outre, cela m'a permis de me rendre compte que j'étais amoureux d'elle. Même si Calvin se moque de moi, de mon côté sentimental, c'est la pure vérité.

Cette fois, j'entendis un bruit de voiture au loin mais quand je regardai au-dessus de mon épaule, je ne vis rien. Je me retourna de nouveau. Mais au bout de quelques instants, je la vis. Christinna passa à côté de moi, sans me jeter un regard. Elle ouvrit la porte, entra en la laissant ouverte derrière elle. Je compris qu'il fallait que je rentre et que comme moi, elle savait qu'une discussion s'imposait. J'entrai donc, et me dirigeai vers le salon où elle était à la fenêtre, regardant dehors les bras croisés. Elle ne disait rien et j'avouerai que ça me mettait mal à l'aise. Pourquoi ne parlait-elle pas? Attendait-elle que ce soit moi qui parle? Bon, il fallait que je me lance, mais je ne savais pas quoi dire. Encore.

« Écoute, Christinna, ça fait un mois et je pense qu'on devrait discuter de tout ça,

je m'arrêtais, elle ne me regardait même pas ce qui m'énerva quelque peu et la voix tendue je continuai,

tu pourrais au moins me regarder, non? Tu me hais au point que me regarder te donne envie de vomir, c'est ça? Je n'aurais pas du venir, c'était une erreur, je pense. Je te laisse continuer ta vie. A l'évidence, je n'en fais pas partie, alors je vais te laisser tranquille »

J'avais dit cela calmement mais on pouvait sentir la tension dans ma voix. Et au fond de moi, ce que je venais de dire me faisait mal au cœur. Je savais que c'était la vérité et ça faisait mal. Pourquoi donc étais-je venu? Peut- être qu'au final, j'aimais les déceptions. Je resta sans bouger quelques secondes puis je me retourna, prêt à partir.

» Christinna McKinley } Shut Up and Let Me Go