B. Pearl Dashwood | Like A Rainbow. ( Finished )

█ Prématurée | C'est dans cet état que je suis née à ce qu'on raconte. Moi Beverly, déjà surnommée Bevy par ma maman. Après cinq petites minutes dans le monde merveilleux qu'est la vie, je sombre, mon souffle s'arrête, et d'un coup, plus rien. Maman pleure, crie, panique en voyant le médecin dire : « Vite, il faut la réanimer ! » et en voyant les infirmières s'attrouper autour de moi. Par chance, après quelques secondes de massage cardiaque je reprend miraculeusement vie, mon cœur se remet tout doucement à battre normalement. Elle disait que cela était un présage pour ma vie future. D'après elle c'était dans l'ordre des choses. Ma petite vie avait commencée de façon dramatique et les évènements de ce genre s'enchaîneraient les uns après les autres.

█ L'accident | J'avais tout juste sept ans à l'époque. C'était un soir de janvier et je me souviens que ce soir là mes parents s'étaient disputés de manière excessive, je ne sais plus à quel sujet. A la suite de cette dispute, ma mère avait pris la voiture m'embarquant avec elle par la même occasion. Dehors il pleuvait beaucoup, et il faisait très sombre. La chaussée était glissante, maman accélérait comme pour fuir le problème et boom ! Cela se transforma en un terrible accident qui causa sa mort immédiate. Elle est morte sur mon épaule, sous mes yeux de petite fille, impuissante face à la mort qui l'arrachait à moi. Si j'avais eu des réserves de larmes, je pense qu'elles se seraient écoulées ce soir là tellement j'ai pu pleurer.

█ Le traumatisme | Après cela, il m'a fallut du temps pour reprendre une vie que l'on pourrait qualifier de « normale ». Il n'y avait plus personne pour me coiffer le matin. J'aurai pu demander à mon père mais il n'avait pas le temps et pas l'envie. Maman est morte, et moi, j'ai grandi d'un coup. Je suis devenue grande avec un cœur remplie de pleins de trucs, de pleins de trucs dont je me serais bien passée. J'ai appris à me coiffer toute seule, à aller à l'école toute seule, à pleurer et à me consoler toute seule. Au début, j'ai cru que je n'y arriverais pas, j'ai cru que je ne pourrais plus vivre, parce que j'essayais de me faire ma natte et que je n'y arrivais pas. Je me disais que si je n'arrivais même pas à faire ça alors que j'avais vu maman le faire des millions de fois, eh bien que je n'arriverais à rien sans elle. Tout le monde était très gentil avec moi, trop gentil. J'aurais préféré qu'il ne sache pas pour maman, j'aurais préféré avoir une natte, ils ne se seraient peut-être rendu compte de rien. Quand maman est partie, je lui ai juré que je sourirai tout le temps pour elle, que je rirai, que je serai une fille bien. Je lui ai dit que je vivrai pour deux et que quand je n'aurai plus la force eh bien je ne vivrai que pour elle.

█ La belle-mère | 4 mois, 2 semaine et 11 jours, c'est ce que papa avait attendu pour me présenter celle qu'il appellerait désormais ma belle-mère. J'ai compris aussitôt que je l'ai vu que j'allais la détester autant que j'aimais maman. Elle en faisait trop, elle souriait à chaque fois que nos regards se croisaient, elle me faisaient des crêpes au sucre comme maman avait l'habitude de m'en faire avant, elle essayait d'acheter mon amour. Je me suis toujours dit que 4 mois c'est trop court pour faire le deuil de quelqu'un. Peut-être que quand maman était encore en vie il la trompait avec cette femme ? Peut-être qu'il s'était dit qu'elle allait remplacer maman ? Je ne sais pas. Mais en tout cas il avait tout faux. J'ai était glaciale avec cette femme autant de fois que je l'ai pu, je lui ai fait sentir que sa présence à la maison était indésirable malgré toute les tentatives que papa a fait pour que je l'apprécie, toutes les fois où je l'ai entendu me dire : « N'est-elle pas formidable ». J'avais envie de lui hurler « Noooon ! » mais je ne l'ai jamais fait. Cependant je m'étais promis que ça je ne pourrais plus l'aimer.

█ Le collège | A 12 ans, j'ai fais mes premiers pas au collège. Et rapidement, j'ai développé un comportement étrange. J'apprenais tout, chaque leçon, et je ne négligeais jamais rien. Vous me direz que ce n'était pas un comportement étrange, mais je vous assure que dans mon cas ça l'était. En effet, si je faisais tout ça c'est parce que j'essayais de me bourrer le crâne d'autre chose pour ne plus penser à maman. Je me réfugiais dans les bouquins pour oublier, pour oublier de penser à ce qui me faisait du mal. Bien sûr, personne ne s'est jamais rendu compte du vrai problème, de ce que toutes mes bonnes notes cachaient en réalité. Pour tous, j'étais une élève brillante et c'était un vrai don du ciel.

█ Le lycée | Après mon passage avec succès au collège, je poursuivis ma scolarité au lycée comme la majorité des jeunes de mon âge en n'ayant évidemment jamais redoublé aucune classe. D'après l'avis professoral, j'avais beaucoup de potentiel et il était hors de question de le gâcher en stoppant mes études comme ça. Malheureusement, tout ne se passa pas aussi bien que prévu. En pleine adolescence, je découvris qu'il n'y avait pas que les livres pour me changer les idées. J'ai rapidement connu la popularité et tout ce qui va avec : soirées, flirts et entraînements de pom pom girls. Autant vous dire qu'avec tout cela de nouveau dans ma vie, mes premiers bulletins furent assez décevants. Mais désormais, les gens qui m'entouraient servaient à combler le vide que j'avais dans ma vie.

█ La première cuite | Dans la vie de nombreuses personnes cette évènement évoque le rire, eh bien pour c'est la même chose. J'avais 15 ans il me semble et j'avais été invité à une partie de poker clandestine dans le garage d'un de mes amis à la nuit tombée. Mais au lieu d'une partie de poker, nous avons joué et bu de l'alcool jusqu'au lendemain matin sans voir les heures défiler sur le cadran. Résultat nous sommes tous allés en cours ivre le lendemain, sans nous être changés. Et bien sûr, cela n'a pas échappé à nos professeurs qui se sont vite rendus compte que nous avions bu et nous avons tous été renvoyés chez nous. Nous nous sommes bien fait crier dessus par le proviseur et ensuite par nos parents mais ça avait était marrant comme histoire après coup.

█ La déchéance | Un jour au lycée je me suis proposée pour organiser une soirée chez moi, j'avais 16 ans. Mon père était en déplacement donc je pensais n'avoir aucune chance de me faire prendre. Seulement beaucoup de gens sont venus sans être invités. Et vous pouvez deviner comment ça s'est terminé j'imagine ... On aurait pu croire qu'une vraie catastrophe naturelle venait d'avoir lieu, sans rire, un véritable ravage. L'alcool coulait à flot, la drogue également et additionné à cela, le sexe aussi ... Des gens tout habillés dans la piscine, d'autres dans la chambre à coucher à l'étage, des objets précieux en morceaux ... La soirée avait rapidement dégénéré et je n'aurai jamais pu tout nettoyer avant le retour de mon père le lendemain. Il a donc retrouvé la villa complètement dévastée, et j'ai était punie pendant presque un mois mais je peux vous dire que j'ai adoré cette soirée !

█ L'anorexie | Et à l'adolescence, mes vieux démons ont refait surfaces. L'absence de l'être que je jugeais avoir le plus besoin durant cette période ayant finit par me peser. Chaque adolescent réagit différemment, moi j'ai décidé d'arrêter de manger et je sombra peu à peu dans une grave maladie qui consiste à ne plus se nourrir, on l'appelle plus communément l'anorexie. Mon père, évidemment, me paya la plus grande clinique des Etats-Unis mais était toujours désespérément absent, finalement peu préoccupé par le sort de sa progéniture. Commença alors un calvaire pour moi, rien que le fait de prendre 5oo grammes me semblaient insoutenable. J'ai cependant réussi à m'en sortir grâce à d'excellents médecins au bout d'un an de souffrance. J'en suis sortie quelques peu abîmée et rongée par la maladie mais j'ai repris du poids et je vais mieux, beaucoup mieux.

█ La rupture | Il s'appelait Ethan, avait 3 ans de plus que moi et on s'était rencontré dans un concert ; c'était donc quasiment sûr que ça ne pouvait pas marcher entre nous. J'avais 17 ans. Non pas que ce fut la première fois que je sorte avec un garçon, mais cette fois c'était différent pour la simple et bonne raison que j'étais amoureuse. Oui, je l'aimais. Et lorsque ça s'est terminé, je croyais que je n'allais pas m'en remettre. Sérieusement, je suis restée recroquevillée à pleurer dans mon lit pendant au moins deux jours non-stop. Maintenant quand j'y repense je trouve cela tellement pathétique je vous jure ! Maintenant j'ai décidé d'arrêter de me prendre la tête à cause de la gente masculine. J'ai des relations avec des hommes mais en général c'est moi qui m'en vais. Insatisfaite, même quand j'arrive à trouver quelqu'un qui me plais, je finis toujours par lui trouver quelque chose qui ne va pas. Difficile de trouver un petit-ami dans ces conditions ...

█ Le déménagement | A 18 ans, presque 19 j'eus envie de changer d'air, de voler enfin de mes propres ailes après avoir goûté à la vie facile que j'avais chez mon père. J'étais tout le contraire des jeunes de mon âge, qui en général font tout pour rester au maximum chez papa et maman et qui attendent de se faire mettre dehors. Non, moi j'avais envie de découvrir ce que c'est la vraie vie, ne pouvoir compter que sur soi-même. Il faut dire que j'ai toujours était très autonome sans vouloir me vanter. Une chose est sûre, l'argent n'est pas un problème, le fait de quitter mon père et sa nouvelle femme n'en est pas un non plus. J'ai donc terminé mes études au lycée, je me suis inscrite à l'université et me suis payé un appartement à proximité.

█ La faculté | « Maintenant sans diplôme on est personne » ; j'ai tellement entendu cette phrase dans ma vie que je me suis dis que ça ne me ferait pas de mal d'aller un peu squatter les bancs de la fac' une fois mon bac en poche. J'ai passé les examens d'entrée et quelques semaines plus tard j'ai reçu une lettre avec le cachet de l'établissement dans lequel j'avais postulé. Je me suis décidée à l'ouvrir après avoir passé une dizaine de minute à la regarder posée sur la table en verre du séjour. Je me suis assise dans le canapé tellement j'étais anxieuse et j'ai commencée la lecture : « Mademoiselle Dashwood, nous avons l'agréable plaisir de vous annoncer que vous avez réussit les examens d'entrée dans notre établissement etc etc ... ». J'ai hurlé de joie ! Je ne pouvais pas espérer mieux, franchement ! Et bien sûr, j'ai fêter ça comme il se doit. J'étais donc désormais étudiante en médecine et en langues vivantes. Par la suite, je ne sais pas encore vraiment ce que je veux faire mais bon j'ai encore le temps pour me préoccupée de trouver ma vocation.

█ Les voyages | Ça me permet de m'évader, de découvrir un ailleurs, les petits coins de paradis que le monde abrite. C'est tellement agréable et à la fois étrange comme sensation. Ça me donne l'impression d'être une minuscule petite chose face au reste du monde qui semble si immense. C'est un peu maladroit comme explication mais tellement vrai. Je pense que les voyages forgent les gens. Le fait de découvrir la vie que mêmes d'autres personnes au quatre coins du monde, la découverte de cultures différentes, d'autres traditions etc. Un vrai bonheur je trouve !

█ Les origines | On me demande constamment d'où je suis issue puisqu'il faut le dire, je suis une jeune femme assez typée. En réalité, je suis d'origine philippine et libanaise du côté de mon père et afro-américaine du côté de ma mère. J'avoue que ça fait un peu beaucoup pour une seule personne c'est pour ça que bien souvent ça me soule quelques peu de m'éterniser sur le sujet.

█ Les enfants | Ceux des autres j'adore m'en occuper, je trouve ça marrant. C'est pas comme si c'était une corvée, pour moi c'est toujours plaisir. Par moment c'est sûr qu'il faut savoir les gérer par contre, surtout lorsqu'il se mette a courir partout et à faire des bêtises. Je sais pas si c'est ça que l'on appelle le fameux « instinct maternel » mais j'aimerai bien en avoir à moi. Bien sûr, pas dans l'immédiat mais d'ici quelques années j'en ferai c'est certain. Je ne vois qu'une seule petite ombre au tableau, il me reste le plus dur : trouver un papa ! ( rire )