Surprise ! [WOODY]

On dit que le vie est un long fleuve tranquille, mais je dis que c'est des chutes ! Tu ne sais jamais ou tu vas, t'as beau croire que tu as fait le bon choix, ce n'est jamais assez. Je venais de terminer une autre journée endormante de cours à Berkeley, c'était maintenant le congé de quelques jours. J'étais vraiment content. Je sortis à l'extérieur, respirant l'air frais qui passait entre mes poumons. J'embarquai dans ma voiture et ensuite, prit l'avion vers Miami. Comme prévu, je voulais aller voir Woody. Ma petite amie, la seule qui fait battre mon coeur depuis très longtemps. Ça a prit quelques heures et lorsque j'arrivai à Miami, il était à peu près sept heures de l'après-midi. Il n'était pas trop tard pour aller voir la jolie brune. Je venais de terminer le premier trimestre, il n'en restait que deux et j'étais libre d'aller voir ma petite amie pendant le temps que je voulais. J'avais quelques semaines devant moi à passer avec Woody. Lorsque je mis les pieds à l'extérieur, la chaleur de la ville entra dans mes poumons, ce qui enclencha mon réflexe de tousser un peu. Je marchai alors dans la ville, rien n'avait vraiment changé, tout était comme dans mes souvenirs, ce qui était parfait pour moi.

J'arrivai alors sur la rue de la maison de Woody. Je n'avais rien dit de ce que je voulais faire de la fin de mon trimestre, je lui avais même dit que j'allais faire la fête et que je n'avais pas le temps d'aller la voir, et elle m'avait. J'avais revêtit ses vêtements préférés, j'avais acheté des chocolats, des fleurs et un ours en peluche. J'arrivai alors devant la maison, les lumières étaient ouvertes et je pouvais voir quelqu'un faire les cents pas dans la lumière. Je ricanai tout seul quelque temps avant de me lancer sur la porte et bien sûr, pas au sens littéral du terme. Je cognai un coup, une autre fois sans réponse. Je sortis mes clés et je mis un moment à trouver la bonne lorsque la porte s'ouvrit devant moi. En un éclair, je pris tous les petits cadeaux et mit mon plus grand sourire dans mon visage.

« Surprise ! »

Lorsqu'elle répondit d'un ton assez sec, je fus prit sur le coup. Elle m'embrassa sur les lèvres, un léger baiser rapide et sec. Elle commença à partir, durant tout ce temps, je n'avais pas eu le temps de dire quoi que ce soit. Tout se déroulait vite, trop vite. C'est alors qu'elle arrêta net, j'ai cru que ce moment durait toute une éternité, je pouvais voir parfaitement toutes les courbes, les couleurs et tout le reste de son corps en un cours laps de temps. Lorsqu'elle m'avoua qu'elle était enceinte, je restai abasourdi. Me voyant avec un enfant dans les bras, une petite maison toute simple et une voiture tout aussi simple. Elle était enceinte. Un enfant vivait là-dedans. Un être humain bien vivant, qui bougeait et qui avait un coeur, je ne savais pas trop quoi dire, quoi faire et comment réagit. Mais je ne pus m'empêcher de dire quoi que soi, voyant Woody commencer à pleurer. Je fis un petit pas en arrière, ce n'était pas voulu mais c'était le choc. Il était si gros, c'était cet impact qui vous frappait d'un coup. « Woody... » Je ne savais pas quoi dire de plus, je remarquai alors que j'échappai un truc à terre, je ne savais pas trop ce que c'était, mais c'était tombé. Je m'étais toujours demandé pourquoi lorsque je décrochais le téléphone, ça raccrochait. C'était là la réponse. « Je... hum... c'est assez, comment dire. Surprenant. Je ne sais pas trop quoi dire. Mais je t'aime Woody, tu le sais. Je... c'est pas grave. » Lorsqu'elle se mit à pleurer à chaudes larmes, nous avons eu le même réflexe, soi celui d'aller la prendre dans mes bras, elle vint se blottir dans mes bras, ce qui fut encore une fois cette coïncidence des mêmes pensées. Je sentis alors sa main dans mes cheveux et ensuite sur ma joue. Je mis ma main sur sas hanche avant d'accoter ma tête sur la sienne. Lorsqu'elle se remit à parler, je relevai la tête. Ça paraissait dans tous ses mouvements, elle était effrayée, peut-être par moi, je ne savais pas trop. « Moi aussi j'ai peur chérie. Mais je ne veux pas t'abandonner... je t'aime que trop pour faire cela. » Je l'embrassai aussitôt ma phrase terminée. Mettant l'une de mes mains derrière sa nuque et gardant l'autre sur sa hanche. C'était ce baiser, presque pareil que cette nuit ou l'on s'est embrassé la première fois. Tous ces souvenirs revinrent d'un coup, le baiser, les nombreuses soirées que nous avions passées ensemble, les fous rires que l'on avait eu. Le nombre de fois que nous nous étions dit que nous nous aimions. Je détachai mes lèvres des siennes, avec une grande difficulté mais j'y arriva. « Je veux juste que tu me dises ces trois mots. Que tu me le dise, rien qu'une fois. Parce que ce bébé, je veux le garder. J'ai toujours rêvé d'en avoir un, mes études ne sont pas aussi importantes que toi. Bien sûr, je vais les continuer mais je veux garder contact avec toi tous les jours. Sentir tes lèvres sur les miennes, sentir ta peau, ton regard et même ton souffle proche de moi. Voir que tu vas bien et que tu n'est pas en mauvaise position. On est jeune, oui. Mais je t'aime. Tellement. Tu ne peux pas te l'imaginer. J'ai beau paraître pour un fou, mais c'est vrai que je suis fou, fou de toi. Alors dit-moi ces trois mots, ces sept lettres, dit-les et je te jure que je peux rester ici rien que pour ça. Je sais ce que tu éprouves pour moi, mais je veux l'entendre de ta propre voix. » Mes mains sur son visage en sanglot ne lâcherait pas prise avant qu'elle ne le dise. Je fixais mes yeux dans les siens, un mince sourire dans les lèvres. J'attendais la réponse, comme un félin attendant sa proie.

J'écoutais attentivement toutes les paroles qui pouvaient sortir de la bouche de Woody. Attentif comme jamais, un visage qui, plus le temps passait, plus un petit sourire se dessinait. Je l'admirais, rigolant à l'intérieur de ce qu'elle pensait de elle-même. Elle pensait toujours que tout était de sa faute et c'était ce qui faisait qui la rendait si mignonne. Ce qui rendait cela difficile à supporter, c'était ses pleurs. Je lui caressais la joue, essayant de la réconforter mais j'étais bouche bée. « Arrête. Ce n'est pas de ta faute, ce bébé, il serait parfait. Je t'aime, on s'aime et ce bébé, ce sera le seul à pouvoir nous dire le contraire un jour. Rien n'est de ta faute, si tu veux que je reste ici, je vais finir le deuxième semestre et t'assister ensuite dans toutes tes étapes. Tu me connais. Je t'aime vraiment. Si tu savais combien de fois je pensais à toi pendant ces trois mois. » Lorsqu'elle m'invita à rentrer à l'intérieur, j'avançai lentement. Pendant ce temps, j'allai admirer quelques photos. Il y en avait de tout les genres. Je sentis après quelques secondes passées à regarder quelques photos une main sur ma taille et un baiser sur mon dos. « Toi aussi tu m'as manquée. » Aussitôt que je me retournai, vu la petite taille de Woody, je vis qu'elle se mit sur la pointe des pieds pour m'embrasser. Ce long baiser comme dans les films. Pendant ce moment, j'avais juste envie de rester ici, de vivre ici jusqu'à ma mort. Ce baiser était celui dont toutes les filles et garçons pouvaient bien rêver, mais c'était moi à ce moment-là qui en profitait. Lorsque nos lèvres se détachèrent, je gardai ma main dans la sienne pour aller m'asseoir sur le sofa à ses côtés. Elle mit ensuite ma main sur son ventre, qui je sais, grossira à une vitesse folle en seulement quelques mois. Je sentis un simple mouvement, à peine perceptible et je levai la tête brusquement vers Woody. Le visage qui expliquait tout. Un immense sourire se dessina sur mes lèvres. « Ça a bougé ! Woody ! Ça a bougé ! »