| | i felt like destroying something beautiful ; S.D. | |
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| Sujet: i felt like destroying something beautiful ; S.D. Jeu 25 Juin - 1:34 | |
| though your life has been short, you’ve seen more pain than most of us know ; complet name • Scylence Ezechkiel Abaddon Inepsy, Deepgrave – Bolgarov. age • Vingt trois ans depuis le premier janvier. passion • La musique, la politique, la photographie, le sexe. En somme, sa vie. love situation • Célibataire. On dit que ses ébats sont violents. studies • Scylence est un forcené. Il suit un cursus Sciences Politiques à Miami même, bien qu'il ne se plaise pas énormément dans son université. Ses cours français lui permettent de parler couramment français, malgré son accent américain, et ainsi de pouvoir passer le concours pour son Doctorat en Archéologie Patrimoniale, à noter que ses cours par correspondance s'échange directement avec la plus grande école de Patrimoine de France, soit l'école du Louvre. Il possède un correspondant italien, un correspondant allemand et une correspondante au Japon. Il suit par ailleurs des cours du soirs : il suit des cours de photographie le mardi et le mercredi soit, et des cours d'espagnol le vendredi et le samedi soir. Vous trouvez que c'est beaucoup? C'est que vous ne connaissez pas Scylence Deepgrave. group • Broken Hearted People, ahah... comme si il avait déjà eu un coeur, celui là.ANTE MORTEM - i made promises and i broke them ; █ when the devil comes knockin' he'll be calling for you
Un jour, j'ai eu une famille. Enfin, ce qui pouvait s'en rapprocher le plus. On ne peut pas appeler « famille » ce qui y ressemble à peine, ce qui n'est qu'un simple simulacre. J'ai un père, une mère, deux grands frères. J'ai une « belle famille ». Ma mère s'est remariée, et a eu deux autres enfants. Mon père a connu des femmes dans sa vie, pas assez longtemps pour me marquer, jusqu'à qu'il ramène trois autres enfants à la maison. En somme, ma famille est composée de huit enfants, d'une mère et d'un père. Huit enfants, c'est beaucoup d'argent. Nous avons plus que beaucoup d'argent. Mon père est Élie Jacob Isaac Betsalel, Deepgrave, et juif. Sa mère l'était, en tout cas. Sara Cohen s'est mariée très jeune et n'a eu, dans sa vie, qu'un seul enfant : Élie. Ce dernier a hérité de tout, dont du don commercial. Il travaille dans une boîte sympathique, chez les Zahar. Mon père est riche, juif, brun, démocrate. Engagé politique, c'est un malade des ondes, et chaque jour il sort une nouvelle polémique sur le chômage ou encore la guerre. C'est un homme bien... en apparence. Ma mère s'appelle Misha Frederika Slatina Klavdia, Bolgarov. C'est une actrice redoutable, avec déjà onze films à son actif. C'est aussi une mannequin réputée. Elle a fait les promotions les plus connues du moment, chez Dior, Yves Saint Laurent et Chanel. Elle est ce que l'on appelle la femme idéale : belle et mère. C'est une farce. Ensuite, il y a mes grands frères, nés de mes parents avant moi. Ils sont jumeaux, et sont de deux ans mes aînés, même si sur un point scolaire, j'ai deux ans d'avance sur eux. Bref. Il y a Aaron Nikolaï Vladimir Edward, Deepgrave – Bolgarov et Adam Aleksandr Piotr William, Deepgrave – Bolgarov. Ma mère est orthodoxe, mon père juif. Aucune reconversion, alors nous sommes nés sous un mariage purement symbolique. Ils ne sont jamais entrés dans leurs églises respectives. Aaron et Adam sont tous deux catholiques, au grand étonnement de la famille. Ceux sont des garçons calmes, posés, intelligents et qui ont un physique qui plaît. Un atout de taille. Aaron et Adam sont tous deux à Washington, où ils étudient dans une des plus prestigieuses écoles. Aaron veut être avocat. Adam veut devenir médecin. Après eux, il y a moi. Moi, je suis né le premier janvier, il y a vingt trois ans. Je suis Scylence Ezechkiel Abaddon Inepsy. Je ne suis pas un enfant désiré. Je suis apparu dans une échographie trois mois après la demande de divorce de mon père. Ma mère, rageuse, a décidé de me garder. Pas pour elle, mais pour le tribunal : un autre enfant à charge? Donnez lui plus. Mes prénoms ne signifient rien. Aaron veut dire Qui vient après Dieu. Adam signifie Premier être né. Que signifie Scylence? Rien. Silence. Silence. Silence. Vos gueules, en somme. Tu es là, mais tu te tais. Tu souris au juge, et tu le regardes dans les yeux pour dire combien tu es heureux chez Maman, d'accord? Ezechkiel, prophète du Tanakh. Abaddon, ange apocalyptique, qui signifie Le Destructeur. Inepsy... une ineptie. Une foutaise, une connerie. Ma vie est une ineptie. Ma mère a divorcé deux mois après ma naissance. Mon père n'a pas eu la garde, malgré que ma mère est bien précisée qu'elle ne désirait pas me garder. Ma mère s'est remarié un an après avec un acteur, rencontré sur un plateau de tournage. John Bret Dany, Barrymore est un chic type, un peu naïf, qui a toujours beaucoup trop bu les paroles de ma mère. Elle a eut deux autres enfants, deux autres garçons : Dany Soledad Luke Marksim, Barrymore – Bolgarov et Dean Walter Jules Nikandr, Barrymore – Bolgarov. Quand j'ai eu quatre ans, ma mère avait seulement Dany, mais elle trouvait que la maison était trop petite pour nous tous. Elle m'a donné à mon père, « amicalement ». Mon père ne m'a pas spécialement refusé. Il a juste dû chamboulé ses plans. A trente deux ans, à l'époque, il a ouvert les yeux : il avait attendu trop, trop longtemps. Il a reprit mes grands frères, Adam et Eden chez lui, et il a ramené nos « autres » frères et sœurs. On a jamais connu leur mère. Ils étaient juste plus petits que moi, et au nombre de trois. Il n'y a jamais eu d'histoire à la maison pour savoir qui était le fils de qui. Nous partagions tous un même dénominateur commun : Papa. Les trois autres enfants n'étaient cependant pas, entre eux, frères et sœurs. Le premier était Stanislas Lukas Edward, Deepgrave – Ollinbourg. Un écossais, à ce qu'on en su et sait. D'un an mon cadet. La deuxième, unique fille de la famille, était la benjamine de tous : Audrey Cassidy Dakota, Deepgrave – Rivera. La petite mexicaine, de cinq ans mon aîné, avait alors un tempérament de feu. Et le dernier arrivé dans la famille avait deux ans de moins que moi, il était donc avant dernier. Kurt David Thyeste, Deepgrave – Belle-de-jour. Un français, on disait. Je n'en doute pas une seule seconde. C'est dans cette famille que j'ai grandi, que j'ai appris à me forger. Que je suis devenu quelqu'un de bon, avant de choir. █ i'm coming out of my cage
« Votre fils est un génie. » Génie, ça ne signifie rien pour moi. Pas à mon âge, en tout cas. Je veux dire, génie, quand tu n'as que cinq ans, ça te rappelle aussitôt Aladdin. Et je n'ai absolument pas l'air d'un djinn de l'air, voyez vous. Je suis plutôt petit, maigre. Je n'aime pas manger. Je n'aime pas les hamburgers, je n'aime pas le ketchup et la mayonnaise. Ma nourrice dit que « je suis un gosse de riche ». Elle n'a pas tord. Les adultes parlent entre eux. Ma mère est subjuguée. Il y a cette stupéfaction sur son visage... comme si on venait de lui annoncer que Papa était mort. Je regarde autour de moi, dépité. Je n'aime pas cet endroit. Ça sent étrange... ça sent pas « normal ». Je soupire doucement. « Votre fils a, à son âge, l'équivalent du quotient intellectuel d'un adolescent de seize ans! Et il n'a que quatre ans! C'est ce que l'on appelle un haut potentiel. Ça ne veut pas dire que plus tard il réussira, mais qu'il aura des intuitions naturelles pour certaine chose, comme le calcul mental ou encore les sciences... » La psychiatre me regarde, fière d'elle. Mais c'est moi qui suis intelligent. Pas elle. « Il y a des écoles spécialisés pour ces enfants. Cela permet de les garder en charge. Ceux sont souvent des enfants très handicapés socialement, et aussi très durs à gérer vous savez... » « Je comprends, mais... n'est-il pas un peu trop jeune? » La psychiatre reste perplexe. « Je dois avouer que c'est l'enfant le plus jeune et aussi doué que je rencontre, mais peut être qu'être avec des enfants ayant le même potentiel que lui l'aidera à être plus concentrer en classe, non? Ça ne te dit pas Scylence? » Je la regarde et je hausse les épaules. Je ne suis pas indécis. Je ne veux juste pas y aller sous prétexte que j'ai dis « oui » ou « non ». Je ne veux pas être responsable de mes propres futures erreurs. Je regarde ma mère. Elle me fixe un instant et soupire. Elle ne m'aime pas. Elle va m'envoyai dans cette école, pour se débarrasser de moi. C'est... « C'est où, cette fameuse école? » « Tout prêt d'ici. A Miami. » Ma mère réfléchit. Papa habite à Miami, c'est là bas qu'il donne la plus part de ses conférences de presse. C'est l'effet « sunrise », quelque chose comme ça. Je ferme les yeux. C'est étrange comme les parents sont prévisibles. Ma mère se lève de sa chaise, tend une liasse, me prend par la main et m'entraîne dehors. On referme la porte derrière nous. Elle jette un regard aux alentours et murmure pour que seul moi entende : « Tu veux aller chez ton père, Silence? » « Voir Papa? » « Non, habiter chez Papa. » Elle me rectifie, tendue. J'hésite. « Alors? Ça te dirait? Maman peut appeler Papa si tu veux... » « D'accord. » Elle ne m'aime pas. « Je veux bien aller chez Papa. » « Bien. Je vais l'appeler en rentrant mon ange. » Ma mère s'est toujours cachée derrière des phrases préfabriquées. Je t'aime, mon chou, mon ange, mon chaton, mon lapin... je mourrais pour toi. C'était de la bêtise, elle n'en a jamais pensé un seul mot. Elle a toujours eu honte de moi, m'a toujours laissé derrière, comme si j'étais un animal blessé, qui n'était plus qu'un fardeau de plus sur ses épaules. On entre dans la voiture, silencieux. Elle attache ma ceinture, se regarde dans le rétroviseur, remonte une mèche blonde derrière son oreille. Ma mère est magnifique. Une poupée russe. Une peau de nacre, deux grands yeux bleus. Derrière ça, derrière le fond de teint opalin, il y a des cernes, la fatigue, la grossesse. Je regarde devant moi. Je ferme doucement les yeux, et je glisse sur mon siège, je suis bien... je m'endors... ultime évasion de ce cauchemar... █ if i raise my voice will someone get hurt?
Hallelujah. La voix de Jeff Buckley résonne dans mon casque. J'ai seize ans cette année. C'est le premier janvier. Mon anniversaire, l'entrée dans la phase juste avant ma période adulte, post adolescence plus particulièrement, l'âge à laquelle ma parole juridique prend du poids, l'âge à laquelle je deviens quelqu'un aux yeux du monde, avec une voiture. Je crois, en tout cas. Je ferme les yeux, et je me laisse bercé. Ce doit être triste... c'est triste. Comme chanson, je veux dire. Ça n'est pas triste de grandir. Plus vite je grandis, plus vite je me casse d'ici, plus vite je suis libre. « She broke your throne and cut your hair... » La chanson défile dans mon archos, et je sens mon coeur qui bat, au rythme des paroles. Ce n'est qu'une image : mon coeur ne bat pas une fois tous les cinq temps. Je serais mort, sinon. Je le suis sans doute... en tout cas, plus qu'hier. Plus chaque jour que je vis. « Alors, Deepgrave, ça va? La forme? » Je relève le regard et je croise celui de mon demi frère, Dany Barrymore – Bolgarov. J'ai un petit sourire moqueur et je hausse les épaules, calme. « Tu ne t'es pas posé la question en un an... je ne crois sincèrement pas que cela t'intéresse autant que tu essayes de me le faire croire. » Il a un petit rire. « Tu as raison, mais Maman a dit d'être sympathique avec toi. » « C'est faux. » Il se crispe. « Maman ne dirait jamais ça. Elle ne m'aime pas. » Je me lève, et enlève ma veste. Il me fixe, suit du regard chacun de mes mouvements. Je repose ma veste sur la chaise et je retire de mon pantalon ma chemise blanche, la laissant pendre sur mon jeans et j'ai un sourire un peu plus large. « Je n'ai jamais été aussi heureux que chez Papa. Papa m'aime, ils nous aiment tous. Adam, Eden, Kurt ou encore Audrey, ils nous aiment tous. Alors, par pitié, garde toi loin de moi. » Je me retourne, prêt à partir vers le salon. Sa main m'attrape l'épaule, j'arque un sourcil et me tourne. Je le vois, il me fixe avec des yeux si suppliants... « Reste avec moi. » Je suis étonné, muet. « Qu'est-ce que tu... » Il m'empoigne, m'attire à lui d'un mouvement brusque et colle ses lèvres aux miennes. Je sursaute, dégoûté, et le repousse violemment. Il tombe sur le sol et me regarde, implorant. De grosses larmes apparaît à ses yeux et coulent le long de ses joues, marquant ces dernières. « C'est dégoûtant! C'est dégoûtant! Tout le monde sait que tu aimes les garçons, et personne ne te dit rien! » Il renifle bruyamment. « Pourquoi je n'ai pas le droit de faire ce que je veux? Pourquoi?! C'est... » « Ta gueule. » Il sursaute et me regarde. « Tu fais pitié. Voilà pourquoi on te le reproche. Impose toi. Tu peux parler, tu as de la voix, alors ouvre ta gueule, et arrête de chialer comme une pédale. » Il renifle, ses larmes ont cessé, simplement par l'incompréhension. « Regarde toi... tu es faible. Tu ne mérites même pas que je te parle... alors écoute moi, car je ne le dirais qu'une fois. Tu es Dany Barrymore – Bolgarov. Tu as le droit de t'envoyer en l'air avec des mecs, t'as le droit de te faire défoncer toute la nuit, quand tu veux et où tu veux. Le premier qui te le reproche, fais lui manger tes phalanges. Si tu chiales... c'est que t'en vaux pas la peine. Compris? » Il me regarde et je marche vers lui. Je m'arrête devant lui, calme, posé. Je déboutonne les manches de ma chemise et je les remonte au niveau de mes coudes. Il me fixe, il ne sait pas quoi penser, il ne sait pas ce qui va se passer. Il l'ignore : il n'arrive même pas à l'imaginer. Je fais craquer mes doigts lentement, il comprends à peine, mais le coup est déjà partit. Sa tête vole et tape violemment sur le sol. J'ai un petit rire moqueur et je recule d'un pas. « Voilà. Maintenant tu chiales pour quelque chose. » Il me regarde, visiblement étonné. Tu comprends, maintenant, la douleur physique, Dany. Tu as compris la douleur morale avant la douleur physique. Moi, je me suis trop habitué à la douleur physique. Maintenant, je vais subir la douleur morale. Tout de suite.
Dernière édition par scylence e. deepgrave le Ven 26 Juin - 22:47, édité 8 fois |
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| Sujet: Re: i felt like destroying something beautiful ; S.D. Jeu 25 Juin - 1:35 | |
| MORTEA - one good thing worth trying to be and it's love ; █ he's getting ready for the showdown.
Quand on a seize ans depuis la veille, on se sent gonflé pour faire le tour du monde, on se sent particulièrement invulnérable. Indestructible. Pas moi. « Oh, i believe in yesterday... Suddenly, i'm not a half to man i used to be... » Aujourd'hui, j'entre dans une vie active qui me dépasse. J'ai seize ans, j'ai passé mon bac l'année dernière. Je suis à la moitié de ma première année en sciences politiques. Je me débrouille plus que bien. Je m'emmerde, pour ainsi dire. Pire que ça, en réalité. Je ne crois plus en rien... j'ai perdu toute ma foi, ma volonté d'aller plus loin. Je ne suis plus aussi ambitieux que quand j'avais sept ans et que je voulais devenir président. Je le pourrais. Mon QI est sans doute supérieur à celui de Georges Bush. Je le pourrais, mais je n'en ai pas l'envie. Je regarde les passants s'abritaient sous les porches, grognant quand un autre passant, mouillé, se colle à lui. Ils sont tous là, collés les uns aux autres. J'ai presque honte d'appartenir à cette espèce. Je détourne le regard. Je suis sur un banc, j'ai un parapluie, j'ai mon archos. Je suis heureux, là. Et seul, surtout. C'est ce qu'il y a de plus beau dans cette scène. La solitude est belle. Je pousse un soupir tranquille. Enfin seul... « Pardon, je... je pourrais m'abriter...? » La voix est douce, je relève le parapluie pour voir la personne. Sa voix est douce, presque féminine, mais il s'agit bien là d'un visage masculin. A première vue. Je fronce les sourcils. Il pourrait être aussi bien une femme qu'un homme. Il est grand, fin, des hanches traçant un chemin sur des hanches étroites, et des épaules elles aussi étroites. Je hoche la tête, surpris, et il se pose à mes côtés, se colle à moi sans le vouloir. Nos deux bras se touchent, et un long frisson me parcourt. Il regarde ses chaussures, mais je n'arrive pas à décoller mes yeux de son visage. Il a une peau claire, qui semble si douce, et deux grands yeux verts émeraude, si rare chez un blond. Ses cheveux sont fins, longs, lui arrivant aux omoplates. Je ne sais pas si j'ai le droit de toucher mais... « Merci. » Il a une voix si caressante. « D-De rien. » Je balbutie. Ça sera bien la première fois. « J'ai été pris au piège par cette pluie. La météo avait pourtant annoncé du soleil... » Il a un petit rire, naturel, doux. « Vous aviez prévu la pluie? » « Je... » Perds mes mots, je secoue la tête, doucement. « Les oiseaux ne volaient pas et les insectes volaient bas. Ça signifie que la pression atmosphérique était lourde, donc c'était logique pour la pluie. » Il me regarde, muet, puis a un sourire. « Vous êtes très intelligents, n'est-ce pas? » « Je ne sais pas... C'est ce qu'on me dit. » J'ai un petit sourire gêné. Étrange. Voilà comment il me fait sentir. « Je ne savais pas qu'il y avait un lycée ici... » « Non. Pas vraiment. » Il est tellement resplendissant... j'oublierais même de regarder ses yeux, fixant plutôt sa bouche. « Je viens de l'hôpital. Mon petit frère y est. » Je le regarde, un peu étonné. Il a un petit rire, cette fois triste. Ça me brise littéralement le coeur. « Ce n'est rien. Il est entré en rémission. Il va beaucoup mieux. » « Un cancer. » Je tousse. La plus part des rémissions ne sont que des rémissions temporaires. La plus part des jeunes enfants meurent de leur cancer. En somme, on vous dit d'espérer quand il vaut mieux déjà creuser la tombe. J'essaye un sourire, mais je n'y arrive pas. « Je vais souvent à l'hôpital... pour lui et les autres. Je leur lis des histoires. Il n'y a pas grand monde qui va à l'hôpital pour eux, de toute façon. Les familles sont occupées à travailler pour payer les frais, alors personne ne leur rend visite. Certains enfants ne voient leur parent qu'un jour dans la semaine. » Je bois ses paroles comme un fleuve. Je m'en abreuve et il me sourit, car il sait que je suis pendu à ses lèvres. « Vous n'êtes jamais aller à l'hôpital, n'est-ce pas? » « Si. J'y suis déjà allé. » Je détourne le regard. Mauvaise question. « Quelqu'un venait pour voir? » Il s'intéresse à moi. Il ne devrait pas. « Non. Jamais. » Je hausse les épaules, indifférent. « Mais c'était mieux ainsi, je pense. » « C'est triste. » Je sursaute. Le ton de sa voix est si différent... tremblant. Il regarde ses pieds, gêné. « C'est triste de ne pas recevoir de l'attention à l'hôpital, tout seul, dans sa chambre... vous avez dû vous sentir horriblement seul. » J'ai le coeur qui tombe en miettes. Pourquoi je le lui ai dit, comme ça? Je le regarde, étonné. Autour de nous, la pluie a disparu. Les passants courrent jusqu'à leur voiture, leur maison. Il y a un arc en ciel dans le ciel, mais je le vois pas. Je ne peux pas. Je suis aveuglé par cet être, tombé d'un ciel qui n'a jamais voulu de moi. Je le regarde, et je pourrais en pleurer d'émoie. Il se lève doucement, avec un sourire si fragile, sifragile que j'aimerais le toucher, du bout des doigts, le protéger. Il tousse, gêné. « J-je suis désolé... je... je vais partir. » Il fait un pas, je me lève et attrape sa veste. « Non! » Ma voix se bloque dans ma gorge. Pourquoi ais-je dit ça? Je ferme les yeux, je rougis sans doute. Il a un petit rire, gêné. « Nous... nous nous reverrons, si vous voulez. Je suis à l'hôpital, toutes les semaines. Le mercredi et le samedi. Si ça vous dit... » « Oui. » C'est idiot de répondre à cette vitesse. C'est comme si je n'attendais que ça... je n'attends que ça. J'ai un sourire ravi, le premier de ma vie. Je relâche sa manche, béat. Il fait quelques pas dans la rue et s'arrête, puis se retourne, un sourire plus large sur les lèvres. « Mon nom est Gabriel, Gabriel Dearborn. Et vous? » « Scylence... Scylence Withoutaname. » Il a un petit rire. « Vous mentez mal, monsieur Deepgrave. » Il recule et disparu entre deux passants. Mon coeur bat si fort que je crois que je vais mourir. Dieu que ça fait mal... un ange m'est tombé dans les bras. Je n'espère qu'une chose : avoir la force de lui arracher les ailes, de les lui clouer au mur. Je veux qu'il soit mien, uniquement mien. A moi... rien qu'à moi. Sur cette terre. Dans cette vie. À moi. █ it's gonna break your heart.
Gabriel est quelqu'un d'adorable, sur tous les rapports. Il a seize ans, lui aussi. Il est beau. Deep insinde his skin, je veux dire. De physique, il est quelqu'un que l'on appelle « banal ». Je ne le trouve pas banal. Ses yeux verts brillent d'une envie de vivre à toute épreuve. D'un certain sens, je l'admire. Il habite à Coral, il est pauvre. Sa famille est mono parentale. Son père s'est suicidé, sa mère a trois travailles et n'est jamais à la maison. Il s'occupe de ses deux petits frères. A la maison, il y a Gabriel, Logan et Duncan. Les trois sont très proches, mais seuls Logan et Duncan se ressemblent physiquement. Ils sont tout deux bruns, avec des yeux verts. Gabriel est le seul blond. Il est le seul comme son père. C'est quelqu'un d'attachant, d'attendrissant. Il a une voix faible et douce, caressante. Un regard ravageur, mais pas sulfureux. Juste magnifique. Il parle deux langues, et il dit qu'il aimerait voir du monde, des pays, de nouvelles cultures. Il travaille dur pour ça. Il travaille chez un disquaire et fait la plonge, dans un restaurant. C'est quelqu'un de bien. De très bien. « Scylence! Tu m'attends depuis longtemps? » Tu. Cela fait trois mois que je viens le voir, tous les mercredis, à l'hôpital. Je n'y ai jamais vu son frère, mais je ne pose pas de question. Je le regarde, il est tout rougis, essoufflé. Je ne sais pas s'il est gêné ou s'il a pleuré. J'hésite. J'ai un sourire et je tends ma main vers lui. Nous sommes devenus très proches, mais je ne sais pas depuis quand. Depuis le premier jour, je crois... je ne sais pas. Mais j'aime le sentir proche de moi. Je crois être son seul ami. Il dit qu'il n'a pas vraiment de temps à lui, et dès le premier jour il m'a emmené chez lui, chez sa mère, car il ne pouvait pas aller autre part. Voir Duncan, à la maison... Logan n'était pas là. À l'hôpital. Gabriel m'a bien dit de ne surtout pas citer Logan devant Duncan, car ça pourrait lui faire très mal. Je n'ai pas insisté. S'il le dit... Bref. Il est là, c'est le plus important. « Maman a un jour de congés, elle peut gardé Duncan ce soir. Ça te dirait d'aller quelque part? » Notre premier rendez-vous... sans enfant. J'ai un sourire mutin, presque malicieux. « Où tu veux aller, je t'y emmènerais. Choisis. » « Je-non! Je peux pas! » Il rougit, visiblement gêné. « Choisis je te dis. J'ai les moyens. » Il ne semble pas vraiment bien dans cette situation. « Viens. Je sais où on va allé... » Je le prends par la main et je le tire dehors. Je ne veux pas rester à l'hôpital. Ça sent étrangement la mort. On est ensemble, dehors. J'arrête le premier taxis et on monte dedans, ensemble. J'indique une rue, la première qui me passe par l'esprit. J'y vais souvent, seul cependant. C'est la première soirée où nous ne sommes que tous les deux. Je suis plutôt heureux. Trois mois sont passés si vite... « Je dois te reconduire à quelle heure chez toi? » Il me regarde, réfléchit, et a un sourire. « Qu'importe. Maman a trois jours de congés, alors elle ne s'inquiètera pas si je disparais un, ou deux jours... » « C'est bien. » Sourire très large. « C'est très bien... » Gabriel a un petit sourire, il est visiblement heureux. La voiture roule, calmement. Mon regard fixe devant nous, mais je glisse ma main vers la sienne, la frôle du bout des doigts. Il frissonne sûrement, il rougit. J'ai un sourire tendre, ma main se glisse sur la sienne, la sert, et elle me rend mon étreinte. J'aime la chaleur de sa peau, l'odeur que ses pores relâchent. J'aime tout en lui. J'aime trop... La voiture s'arrête. Il est là, il attends, il frissonne. Il sait que je vais approcher, que je vais le manger, comme on croque dans le fruit défendu. Je m'approche, serpent dans l'Eden céleste. Il m'attends, impatient. Ses joues brûlent. Je tends ma main, calmement, vers son visage. Une caresse silencieuse. Il ronronne presque. Je m'approche doucement. Je ne veux pas le brusquer. Je veux qu'il m'aime, tendrement, amoureusement. Je pose mes lèvres sur les siennes, capturant ses péchés. J'aimerais enlever tant de chose de sur tes épaules, porter un poids à ta place... être plus, mieux, pour toi, uniquement pour toi... le meilleur d'entre tous. Tes mains se glissent dans mes cheveux, je ferme les yeux. Tes doigts brûlent ma peau, et ton toucher s'imprime sur ma peau. « Je t'ai toujours aimé, Gabriel. Tu... je ne peux pas. Je ne peux pas t'oublier. Même si c'est mal, même si tu dégoûtant pour toi, je ne peux pas... » « Tu ne peux pas quoi? » Il me regarde, étonné. « Ne pas t'aimer. » Il a un sourire et me dépose un baiser sur le nez. « Aime moi. » Je l'embrasse, ronronnant. Cette nuit annonce pourtant ma mort. suite et fin de la fiche page 2pretty little name or nickname • Sha :3 age • 17 ans celebrity chose • Jared Followill. comments ? • Bee, j'te kiffe *sort*
Dernière édition par scylence e. deepgrave le Ven 26 Juin - 22:00, édité 9 fois |
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| Sujet: Re: i felt like destroying something beautiful ; S.D. Jeu 25 Juin - 1:40 | |
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| Sujet: Re: i felt like destroying something beautiful ; S.D. Jeu 25 Juin - 1:54 | |
| Woah, t'as l'air à fond dans ta fiche ! Bonne chance !
Merci de ton inscription =) et ton nom, p'tain, t'avais de l'inspi ! =) * sors * |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: i felt like destroying something beautiful ; S.D. Jeu 25 Juin - 2:41 | |
| j'aime ton style d'écriture... il est du genre mystérieux. tu entres dans l'histoire et au moment ou tu t'y attends le moins, un évènement innattendu se produit. j'aime tout... j'overkiff le nom et surtout comment il s'écrit. bref, bienvenue =) |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: i felt like destroying something beautiful ; S.D. Jeu 25 Juin - 2:58 | |
| Rooh! C'est gentil tout ça! <3 J'avancerais plus vite dans les jours qui suive, mais dans 5 heures j'ai mon oral de français, alors déjà que je vais me faire botter le cul, je vais pas m'enfoncer un peu plus dans la caca, hein! <3 Bisous, je finirais ça dans la semaine. Je reprends le tout demain... en espérant que je le finisse dans la soirée. Voili voualou! |
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| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: i felt like destroying something beautiful ; S.D. Jeu 25 Juin - 11:09 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: i felt like destroying something beautiful ; S.D. Jeu 25 Juin - 22:04 | |
| bienvenuue. j'aime ton personnage et je veux un lien (: |
| | | Invité Invité
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: i felt like destroying something beautiful ; S.D. Jeu 25 Juin - 22:31 | |
| Bienvenue ! |
| | | Invité Invité
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: i felt like destroying something beautiful ; S.D. Ven 26 Juin - 12:18 | |
| C'eeest... '-' moi. TvT Je sais pas qui s'est la Booby Junkotte d'Amour... *se fait toute petite* |
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| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: i felt like destroying something beautiful ; S.D. Ven 26 Juin - 21:59 | |
| Suite de la fiche. Désolée, mais... mes messages étaient trop longs et j'avais pas prévu de faire aussi long. Et encore! Je n'ai pas fait les 15 anecdotes et j'ai raccourci chacun de celles que j'ai écrit... j'ai vraiment essayé de faire concis, vous savez... - Spoiler:
█ they said no one gets hurt and therefore nobody dies.
J'ai vingt et un ans. Cela fait cinq ans que je suis avec Gabriel, en couple je veux dire. Ça fait trois ans que nous habitons dans le même appartement. Je suis « heureux ». Je parle avec ma famille, de temps en temps, mais je me concentre sur Gabriel. Je travaille dur pour lui. Il a arrêté de travailler, et il a reprit ses études. Il était un peu gêné que je lui paye ses études, mais j'étais absolument contre le fait qu'il fasse deux boulots. Par conséquence, je paye mes études, l'appartement, ce qu'il y a dans le frigo, ainsi que le loyer de sa mère. Cette dernière a enfin une vie tranquille. A ce que j'ai compris, Logan est sortit de l'hôpital, mais à chaque fois que je vais chez eux, il n'y ait pas. Il a beaucoup de soin à faire à l'hôpital... et puis, je ne vais pas souvent chez Gabriel. Mes études ne me prennent pas beaucoup de temps, je les suis avec une grande facilité. Ce qui m'inquiète le plus, c'est Gabriel. Il a beaucoup maigri et ne mange plus beaucoup. Il ne se plaint pas, mais je vois bien qu'il a mal partout. On a pas couché ensemble depuis deux semaines... il n'a pas ses règles. Ça n'était pas une femme. Il dit qu'il n'a pas « envie », mais je sais bien que c'est car il ne peut « pas ». Je ne m'inquiète pas. Je ne suis pas avec lui juste pour « ça ». Je suis avec lui pour lui. Je regarde au dessus de mon épaule et je soupire. Le cours m'ennuie. Heureusement ça sonne. Je me lève, calme, et je sors. Je sèche les deux prochains cours. J'ai envie de le voir, lui. Je sors mon portable et je décroche. Je veux entendre sa voix, je veux sortir mon corps trembler quand il appelle mon nom. « A-allo...? » La voix est celle d'une femme. Je sers le portable entre mes mains. « Gabriel? » « N-non... sa mère. » Elle pleur. « Quelque chose s'est passé? Où est Gabriel? » « Qui êtes vous? » Elle renifle. « Que lui voulez-vous? » « Je suis son petit ami! Où est Gabriel? » Il y a un silence qui n'annonce rien. « Je... nous sommes à l'hôpital... » Choc. L'hôpital? Logan? Je raccroche et je cours dans les couloirs, je bouscule les personnes; Logan a du rechuté. Je l'avais bien dis... on ne guérit pas du cancer. La rémission, c'est de la connerie. Je cours aussi vite que je le peux, je sors dehors, poussant la porte de l'université. Il y en a qui râle sur mon passage, pousser à terre, mais je les emmerde tous. Je veux juste sécher ses larmes. C'est en ce moment qu'il a le plus besoin de moi. Je cours jusqu'à ma voiture et j'ouvre la porte, la refermant sur moi. Je démarre en trombe, accélération rapide qui me scotche au siège. J'accélère encore, je zigzague sur la route. Il n'y a que quelques secondes. Je freine et je gare la voiture. Même si elle va à la fourrière, j'en ai rien à faire. Je cours jusqu'à l'hôpital, pousse les portes, trottine jusqu'à l'accueil. Je pose ma main sur le plan de travail. « Je cherche la chambre de Logan Dearborn! » « Dearborn... mmh. Non. Nous n'en avons qu'un. Il est chambre 67, et c'est Dearborn... » Je ne l'écoute pas. Logan ou pas, je cours comme un fou. Si ce n'est pas Logan, c'est peut être Duncan. Je monte les marches jusqu'au premier étage et je cours dans le service cancérologie. Les gens sont si maigres ici... je cours et je m'arrête devant la chambre 67. J'ouvre la porte et je rentre à l'intérieur. Il y a là une femme,en pleurs, et un enfant, un adolescent de dix sept ans, tout au plus. Duncan. Mon coeur rate un battement. Si ce n'est pas Logan, c'est... Je tourne lentement la tête, choqué. Gabriel est là, dans ce lit, endormi. Il est si pâle... si... mort. Je m'approche doucement de lui et posa la main sur son torse, glisse mes doigts sur son sein. Son coeur bat, mais il n'est plus là. Il a l'air si... endormi. Juste endormi. « Il a reçu une lettre, la lettre qui disait que ses tests étaient positifs.. il allait rechuté. Son cancer était revenu. Il n'en avait que pour un mois. Alors il a prit des cachets, il est sortit dehors pour vous voir mais il a prit trop de cachet. Il est tombé dans la rue. Les médecins le maintiennent en vie, mais... » Elle éclate en sanglot. « Il ne... reviendra... pas... » Alors le cancer, c'était le tien. Duncan, c'était toi. Gabriel... quelqu'un d'autre t'a arraché les ailes, pas vrai? Je sens les larmes qui roulent sur mes joues. Tu as l'air si.. beau. Tu ressembles à un ange. Derrière moi, elle renifle, encore et toujours. C'est ta mère qui pleur, qui exhale ses sentiments, sa passion, son amour pour toi. Je n'arrive pas à y croire... que tu ne sois plus vraiment là. Si je parle, tu ne m'entendras pas. Elle renifle encore, plus sérieuse, plus digne. « Il a écrit, sur un bout de papier, qu'il ne voulait pas être maintenu en vie... il... il veut être enterré à Jew's Hollow. » J'ai un sourire triste. Jew's Hollow. Là où est enterré mon grand père. Tu as tout prévu, pas vrai? Je pleurs, en silence. Je crois que mon coeur a arrêté de battre, Gabriel. Je crois que j'aimerais me tordre le cou à ce moment. Une belle crise cardiaque, ça serait possible? Pas vraiment. Je le sais. Je me tourne, je tends ma carte, avec mon numéro de téléphone dessus. Je veux garder de toi une image magnifique, Gabriel. Je ne veux pas te voire brancher à une machine. « Débranchez le. Pour les frais d'hospitalisation et d'enterrement, appelez moi. Je paierais tout. Enterrez le à Jew's Hollow... dîtes que c'est de la part de Scylence Deepgrave. Qu'il paiera. » Elle me regarde étrangement. Ses larmes coulent plus rapidement sur ses joues. Les miennes ont séchés. Je sors de la pièce. Mon coeur bat trop rapidement, j'ai le vertige, j'ai la nausée. J'ai envie de tout rendre sur le sol, j'ai envie de gerber. Alors c'est ça, la vie? Un cancer, quelques cachets? Tu voulais me parler, Gabriel. Tu as pris ses cachets, et tu es sortit dehors, pour venir me parler. Tu voulais être Juliette, tu voulais mourir dans mes bras. Je marche le long du couloir du service de cancérologie. Il n'y a personne. Je m'appuie sur le mur, et je glisse, lentement, lentement, en larme. Tu n'aurais pas du partit. Tu n'aurais pas du prendre ses médicaments. J'éclate en sanglot, j'explose, je n'en peux plus. Tu étais tout... Une infirmière pose la main sur moi et je la repousse, violemment. « Ne me touchez pas! » Elle a l'air effrayé. J'ai l'air misérable, là. C'est comme ça. Sans toi, Gabriel, je ne suis plus rien... juste un déchet. POST MORTEM - it's been raining since the day you left ; J'ai aimé Gabriel durant cinq ans, et j'ai ignoré durant toutes ses années qu'il était atteint d'un cancer incurable. Ses rémissions n'étaient que des médicaments en plus, encore et toujours. Ses pertes de poids étaient la conséquence directe de l'avancement de sa maladie dans son estomac. Je n'ai pas envie de me dire que c'est de ma faute. Je n'aurais jamais pu le guérir. Mais c'est de ma faute, ma faute de ne pas avoir vu plus tôt qu'il était malade. Je me haïs, et je n'y peux rien. Gabriel n'a pas été remplacé. Je n'ai dans mon lit que des pâles copies, des imitations en papier froissé, de quoi me vider. Je les traite comme des chiens, mais ils reviennent toujours, espérant me le faire oublier. Ils rêvent. Personne ne sait qui a été Gabriel, qui il est pour moi. Aujourd'hui, il n'y a personne dans mes draps. Je suis seul, et c'est aussi bien. Aujourd'hui, c'est le deuxième anniversaire de sa mort, à lui. Il est quatre heures du matins, et je n'ai pas réussi à dormir. Cauchemars, pleurs.. je suis prise qu'un gamin de sept ans qui a perdu son doudou. Je suis pitoyable. Je repousse la couverture, je me lève. Je vais directement à la douche et puis, j'en sors. Je prends mon jeans noir, repassé, et j'enfile ma chemise blanche. Je prends mon unique cravate et l'enfile, pour la première fois en un an. Elle ne me sert qu'une fois par an... c'est à dire, ce jour là, même. Je me coiffe, je me parfume. Je dois être superbement habillé. J'enroule une écharpe autour de mon cou. C'est triste, Gabriel. Que tu sois mort un treize décembre, je veux dire... il neige sur Miami. C'est encore plus triste, non? Miami sous la neige... c'est comme Moscou sous le soleil. Ridicule. Même le monde ne tourne pas rond sans toi. Je soupire, regarde ma monte. Quatre heures et demi. Je me sers un café, le boit sans grande conviction. C'est pour avoir quelque chose à vomir après. J'allume la télé. CNBC annonce encore des centaines de mort aujourd'hui, et une pandémie de grippe. Je soupire et j'éteins. Cette année encore, ils ne parleront pas de toi. C'est triste. Je me lève, je prends mes lunettes et les pose sur mon nez. Je pousse la porte de mon appartement et sur le pallier, je rencontre Rowann. Elle me regarde, un sourire mutin. « Tu sens le café et le parfum! Tu te maris? » Sale petite blonde. Je soupire et rouvre la porte. « Va boire, mais ne fous pas le bordel. » Elle me regarde, étonné. En temps normal, j'aurais discuté avec elle, je lui aurais dit combien elle était blonde, combien elle était chiante comme voisine, mais... je n'ai pas la volonté aujourd'hui. Elle a un sourire, naïve, et entre dans mon appartement. Il est entre de bonnes mains. Elle n'est pas agaçante. Je descends doucement les marches et je pousse la porte de l'immeuble. Il neige encore. Dieu pleur ta mort, Gabriel. Dieu a perdu un ange. J'ouvre la porte de la voiture et je la démarre. La première chanson qui passe ronronne. « Let it Be! Let it Be! » C'est ta chanson préférée, pas vrai? Tu adorais les Beatles, tu adorais Yesterday, mais ta préférée, c'était Let it Be. La voiture avance, doucement. Il est cinq heures du matin, et personne n'est debout. Il ne me faut que quelques secondes pour me garer devant le cimetière. Je descends de la voiture, je sors la fleur que j'ai acheté hier soir. C'est un immense bouquet, mais je viendrais le changer dans trois jours, car dans trois jours, les fleurs seront mortes. J'avance sur les graviers, j'avance calmement, et je m'arrête devant ta tombe. Elle est immense, c'est un vrai tombeau, en marbre blanc et bleu. Un ange est sculpté, et il a ses deux ailes. Là haut, je suis sur que tu les a retrouvé, tes ailes. Tu as trop souffert pour ne pas les avoir mériter. Je pose ma gerbe de fleur. « Des lys... tu te rappelles? C'est celle que tu aimais. Tu disais qu'il n'y avait pas de fleur plus magnifique que des lys... » J'ai un sourire tristeen y pensant. Autour de ton tombeau, on aperçoit des asphodèles blanches, des perces neiges, et surtout des lys. Encore cette année, elles sont magnifiques. Au japon, le lys est la fleur du dépit amoureux, mais il signifie aussi « sauve moi ». Si j'avais su lire tes appels au secours, je t'aurais aimé à m'en brûler l'âme. Tout ce que j'ai su faire, c'est t'éprouver un peu plus, chaque jour. Une larme roule sur ma joue, et j'essaye de sourire, mais je n'en ai pas la force. Ça fait deux ans. J'ai quitté l'appartement après ta mort. J'ai déménagé à Coral. Tu sais, là où tu habitais avant. J'ai acheté une maison à ta mère et à ton frère, une maison à Coconut. J'ai versé assez d'argent pour qu'ils vivent jusqu'à la fin de leur vie heureux et que ton frère puisse faire des études. Leur vie est paisible, même si tu leurs manque. Moi? Oh... pas grand chose. Je te trompe énormément, tu sais. Mais tu es le seul que j'aime et que j'ai aimé. Tu es le seul, Gabriel, dont j'ai envie. La nuit, je couche avec eux, oui, mais j'éteins la lumière et je t'imagine sous ma main. Si je ne t'imagine pas, je n'y arrive pas. Sans toi, je n'ai jamais été vraiment grand chose, tu sais. J'ai vingt trois ans. Je suis en dernière année... après, je deviendrais, qui sait, peut être ministre, ou président. Papa est toujours chez les Zafar. Ils ont un fils, tu sais... il est détestable. Il s'appelle Eloës. J'ai une voisine aussi. Tu te rappelles? Je t'en ai déjà parlé. Rowann. C'est une rousse, elle est un peu folle.. elle est chiante.. mais je l'excuse. Elle est drôle, et elle me tient souvent compagnie. Enfin, elle s'incruste surtout chez moi le matin pour boire le café, et le midi aussi, et le soir, pour manger... c'est une sorte de morpion. Mais je l'aime bien. Même si je ne le dis pas... sinon... Oh. Ma vie est triste. Depuis que tu n'es plus là, je me demande pourquoi je continue à lutter. Sans toi, il ne me reste rien, pas vrai? Juste l'envie de les briser, tous autant qu'ils sont. J'ai envie de faire pleurer les filles, j'ai envie de saigner chaque mec qui couine quand je vais en eux. J'ai pas envie d'être gentils. Ça n'a servit à rien, pas vrai? Regarde toi. Tu étais la bonté incarnée, et personne n'a hésité à te planter dans le dos. « Je t'aime, Gabriel. » Je me retourne, calme, et j'avance versla sortie. Je suis restée une heure comme ça, debout, droit, dans le vent. Quelques centimètres de neige ont couvert mes épaules et ma tête, mais du bout des doigts je chasse le tout, qui s'écroule. J'avance vers la grille quand une silhouette apparaît, bien habillée, mais amaigrie. Je la reconnais et je m'arrête à quelques pas d'elle. Elle lève son regard vers moi et a un petit sourire. « Merci Scylence... merci de ne pas l'oublier. Chaque année, on voit vos fleurs, vous savez. Duncan vous en ait très reconnaissant, d'être encore amoureux... » Elle a un regard si triste, si vide depuis que tu es partie. J'ai de l'empathie pour elle, bien qu'elle doit souffrir plus que moi dans cette histoire. Tu étais sa chair et son sang. « Scylence, tu... ça fait déjà deux ans. » Elle avance, la tête basse, et à ma hauteur, soupire : « Tu en as assez fait pour nous. Va de l'avant... avance. » Mon coeur rate un battement, je me retourne, mais je n'ose pas parler... En avoir assez fait. Je reste quelques secondes comme ça, figé. Je retourne la tête, et j'avance vers la voiture. Mon issue, ma dernière porte de sortie. J'ouvre la portière et je me glisse à l'intérieur. Je démarre aussitôt. J'ai envie de mourir. Je pourrais foncer dans un platane mais... je n'en ai pas la force. Gabriel. Je suis désolé. « Oh, I believe in yesterday... » Je chiale sur mon volant.
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